[Test] The Touch : Le montage en tout tactile. Bonne idée ou énième gadget?
Il y a quelques jours est apparu un curieux outil destiné au montage vidéo et à la retouche d’images. Son principe : se libérer de la souris dans Final Cut Pro X et Lightroom pour tout contrôler à l’aide du multi touch sur trackpad ou sur ipad. Le pari de The Touch de l’éditeur Artic Whiteness, est de simplifier l’interface entre l’homme et le logiciel en rendant plus naturel les différentes actions à effectuer. Ainsi cela permet de dégager du temps et de gagner en efficacité. Alors gadget ou gain de temps véritable? J’ai testé pour vous The Touch.
Un doigt. Glisser vers la droite = lancer la lecture. 2 doigts, se déplacer en image par image. 3 doigts placer un marqueur sur sa timeline. Accéder aux instruments vidéos et aux principaux réglages de colorimétries sans toucher sa souris. C’était le rêve de bons nombres d’entre nous, monteurs espérant dans un futur de plus en plus proche, des montages à la Minority Report. L’oeil sur l’écran, tout le temps, sans compromis. The Touch s’approche un peu de cette dynamique en proposant l’accès aux grandes fonctions du montage et de la correction colorimétrique à l’aide de gestes simples, de 1 à 4 doigts, facilement mémorisables, à effectuer sur trackpad ou iPad.
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Un simple logiciel à installer sur son Mac, une application à télécharger gratuitement sur son iPad si on ne souhaite pas utiliser le trackpad. Et le tour est joué. Pas de multiples utilitaires réseau à installer, d’accès serveurs, comme ça a pu être le cas dans d’autres utilitaires multitouch audiovisuels. Non, d’un premier abord, The Touch est d’une simplicité enfantine à installer. Et pas moins à utiliser. Une fois ce beau monde bien installé sur son ordinateur et son iPad, l’interaction est quasi immédiate. Sur iPad cependant pour profiter pleinement de The Touch, il vous faudra désactiver dans les paramètres généraux de la tablette la gestion du multi-tâche par reconnaissance tactile (qui vous permet de passer d’une application à l’autre en faisant glisser 4 doigts horizontalement sur l’écran).
Sur l’iPad, une interface extrêmement sobre vous indique quels gestes multi-touch correspondent à quelles actions. Sur FCPX, un encart transparent vous rappelle ces même gestes. Ces raccourcis, ainsi que les préférences de l’application sont directement accessibles depuis la barre des menus où vous pourrez ainsi choisir, une fois les gestes parfaitement maîtrisés de ne plus afficher les informations que je vous présentais auparavant. Premier pari gagné donc, le petit utilitaire est tout sauf intrusif. Il ne pollue pas votre interface logicielle, et ne pollue pas votre ordinateur avec de multiples utilitaires annexes de connexions complexes.
Petit bonus en plus. Là où certaines surfaces de contrôle ne marchent qu’aléatoirement (même en WiFi), l’interaction avec l’iPad est fluide et présente un temps de latence à peine perceptible. Et pour peu de prendre un peu l’habitude du logiciel, celui-ci n’est très vite plus un problème. Tout comme la reconnaissance des gestes qui est très efficace. Que ce soit sur le trackpad ou bien sur l’iPad, l’expérience est concluante. Faible temps de latence, bonne interprétation des gestes. Que demande le peuple?
J’ai eu une nette préférence pour l’utilisation du Magic trackpad. Moins encombrant, revêtement plus agréable que l’iPad et fonctions étendues (contrôle de la souris et donc du skimmer). Si l’expérience sur la tablette n’est pas dénuée de tout intérêt, elle risque de réduire considérablement la durée de vie de votre appareil (attention aux rayures, elles sont si vites arrivées). Mais pour les grosses papattes, pas de doutes, l’utilisation d’un iPad est plus que conseillée [pour votre confort, gentle(wo)men]. Quoiqu’il en soit, dès les premières minutes les faits sont là. On ne regarde plus que l’écran. L’utilisation de The Touch demande un temps d’adaptation tellement faible, que c’est comme si son existence et son interaction avec FCPX coulait de source. Je n’ai pas eu l’occasion de tester directement sur un Macbook Pro mais mon petit doigt me dit que l’expérience doit être encore plus bluffante.
Alors finalement. Gadget ou révolution?
Parce que nous sommes dans un monde où la demie-mesure n’existe pas. Donc The Touch est SOIT Gadget, SOIT révolution. Bien évidemment il n’est ni l’un ni l’autre. Côté productivité, le gain de temps n’est pas si considérable. Voire en travail de montage pur, il peine à s’imposer face aux réflexes de montages plutôt bien pensés de FCPX. La Magic Mouse d’Apple fait tellement bien son travail pour naviguer dans la timeline, que l’utilisation de The Touch ne paraît pas si évident, pour ne pas dire superflu. En revanche, l’outil montre toute sa force dans le travail de correction colorimétrique puisqu’il permet en quelques gestes d’effectuer à peu près tous les réglages avec une précision plutôt appréciée. Clairement orienté pros, avec la fonction très bien pensée d’affichage rapide des outils vidéos, ce petit utilitaire vaut son pesant de cacahuètes.
C’est à dire? 19,95€ à télécharger sur le site officiel d’Artic Whiteness. Pas convaincu? Une démo est disponible sur cette même page. Elle comprend 300 gestes effectifs pour Final Cut et 300 gestes effectifs pour Lightroom. Un bon moyen de vous faire une idée. Sur le store iOs, l’app « The Touch Pad » est disponible gratuitement pour iPad et iPad Mini. Et si vous n’avez pas de Magic Trackpad, il vous en coûtera 69€ sur l’Apple Store français.
[vimeo http://vimeo.com/yakyakyak/thetouch]
David Mazet
Ouais, super… mais y a quand même un truc qui me gène un peu dans tout ça : le « temps de latence à peine perceptible »… parce que pour le coup, quand on a des automatismes de travail vraiment efficaces (ne nous vantons pas, mais enfin…), même le temps de réponse de la magic mouse se révèle parfois handicapant face à une souris filaire… après, comme tu dis, les fonctions s’adresse plus à des taches annexes (étalonnage…) qu’ au montage pur (et on s’éloigne ainsi de Minority Report, qui ne permettait de monter que des images complètement désaturées par Janusz Kaminski, il me semble…)