Follow
Top
Sigma, Cooke, Angénieux : à l'assaut du cinéma indépendant (Banner)

Sigma, Angénieux, Cooke à l’assaut des vidéastes indépendants

Il y a des matins, comme ça, où tout n’est que douceur et volupté, où l’on a en optique de taper la causette à toutes les grand-mères du quartier. Même un scandaleux journal de Pujadas à 20h sur la 2 n’arriverait pas à m’ôter de mon petit nuage sur lequel je suis posé depuis ce matin. Alors OUI ! Il m’en faut peu, mais que veux-tu, lecteur ? Quand les constructeurs jouent les Pères Noël au beau milieu du mois de Septembre, ça fait autant d’effet sur moi que la CAF qui répond enfin au téléphone : j’hyperventile.

Car on sent venir l’IBC qui, pour toi qui ne suis pas au fond de la classe, n’est rien de moins que le plus grand salon européen dédié aux techniques audiovisuelles. L’occasion pour les constructeurs, 6 mois après le NAB à Las Vegas de présenter des prototypes fonctionnels de leurs annonces passées, ou d’annoncer (encore) de nouveaux produits. En avril, niveau optique, les annonces avaient été plutôt tièdes. Autant dire que ce n’est plus le cas maintenant.

Sigma, Cooke, Angénieux : à l'assaut du cinéma indépendant (Sigma Line)

Sigma : objectif cinéma

Sigma tout d’abord vient d’annoncer la création d’un set entier d’optiques Ciné. Sur un secteur où l’on l’attendait sans trop l’attendre, le constructeur japonais a désormais sauté le pas. Les optiques de la gamme « ART » ont ces derniers années réussies à afficher des prouesses techniques impressionnantes pour un prix très contenu. Le 35mm f/1.4 et le 50mm f/1.4 en sont les très légitimes ambassadeurs. En déclinant son savoir faire sur une série Ciné, Sigma tente d’aller séduire un marché de vidéastes déjà friand de ces objectifs. Car on retrouve bel et bien la même formule optique à l’intérieur de ces cailloux, Sigma se « contentant » d’adapter le design . On retrouve ainsi les très apprécié 18-35mm et 50-100mm en version T2 (équivalent au F/1.8 des séries photos) couvrant un capteur Super35 ou APS-C. Mais aussi la série des focales fixes, le 20mm, le 24mm, le 35mm et le 50mm en version T1.5 couvrant allègrement un format Full-Frame. La série est complétée par un 85mm T1.5 qui laisse augurer que son pendant photographique – le très attendu 85mm f/1.4 – n’est pas loin. Toutes ces optiques se déclinent en version PL, Canon EF et Sony E et possèdent une définition suffisante pour des images en 4K. Un Zoom 24-35mm T.2.2 Full-Frame est attendu, mais ne sera pas disponible en version PL.

Le prix n’est pas encore disponible. Il y a fort à parier que Sigma cherche encore une fois à taper fort sur le marché ; il devrait donc être contenu. L’ambition est claire : venir profiter de la part du gâteau que Samyang/Rokinon et ses optiques XEEN est déjà en train de piquer aux CN-E de Canon et aux CP.2 de Zeiss (pour ne citer qu’eux). Cependant, si les objectifs Sigma ne sont pas dénués d’intérêt (leur piqué est très intéressant et leur distance de mise au point minimale sur les longues focales est un atout), je leur ai toujours reproché leur manque de caractère. Pour moi l’optique joue une grande part dans la création plastique d’un film et je trouve dommage que Sigma ne possède pas un look plus prononcé.

Sigma, Cooke, Angénieux vise le cinéma indépendant : Angénieux EZ

L’innovation optique selon Angénieux

Depuis quelques années, Angenieux est le constructeur que je regarde avec le plus d’attention. S’il y a bien un constructeur qui cherche à réinventer l’optique c’est bien eux ! Outre une qualité optique remarquable et un look assez caractéristique, le français (cocorico) fait des efforts notables pour réfléchir ses produits en fonction des usages. En soi la gamme des zooms Optimo permettent de couvrir tous les besoins en terme de définition, plage focale, mobilité et texture, mais étaient surtout concentrés sur les caméras de type PL. Le tout étant adaptable en monture EF et Panavision par l’intermédiaire de bagues simples.

Avec sa nouvelle série EZ, Angénieux semble bien décidé à séduire un marché sur lequel il n’avait que peu de cartes. Composé de deux zooms ultra-modulaires, cette série permet d’adapter les optique aussi bien sur des montures PL, Canon EF, ou Sony E, le tout en couvrant des capteurs allant du FullFrame/VistaVision au Super 35. Comment ? C’est bien simple, en changeant les éléments du dernier bloc optique. Armé de votre petit tournevis, vous serez à même de changer la monture, ainsi que la zone de couverture du capteur. Quel que soit votre projet, la caméra utilisée, votre Angénieux y sera adaptable. (À moins que vous ne pensiez le mettre sur votre GoPro, mais dans ce cas là je vous prie de bien vouloir sortir de chez moi. Merci !)

L’Angénieux Type EZ 1 possède une plage focale de 45-135mm T3 en FF/VistaVision et devient un 30-90mm T2 en version S35mm. L’Angénieux Type EZ 2 quant à lui affiche un honorable 22-60mm T3 en FF/VistaVision et se mue en 15-40mm T2 en version S35mm. De quoi assurer une très grande versatilité pour des équipes mobiles.

Sigma, Cooke, Angénieux vise le cinéma indépendant : Cooke Primes

Cooke : un look unique enfin pour tous

Ceux qui me suivent sur Twitter sont déjà au courant depuis plus d’une semaine, mais la nouvelle me chatouille tellement que le rappeler ne fait que rajouter du bonheur. Cooke a annoncé que sa merveilleuse série miniS4/i jusqu’ici uniquement déclinée en monture PL, sera désormais déclinable en monture Canon EF, Nikon F, Sony E et Micro 4/3. Il s’agira simplement de dévisser la monture et de la remplacer par une autre, puis de régler le tirage optique. Une innovation loin d’être nouvelle puisque c’est depuis longtemps le cas sur les optiques CP.2 de Zeiss. Mais il est bon de voir arriver le look Cooke sur d’autres caméras que sur des boîtiers PL, car la beauté optique de ces bijoux est réellement à mes yeux incomparables.

Dans la foulée, Cooke a annoncé le retour de ses mythiques Speed Panchro, dans une version un peu plus contemporaine. Optique mythique des années 50, la répartition colorimétrique qu’offrent les optiques Panchromatiques devrait séduire tous les amoureux de la pellicule.

On ne le répètera jamais assez : quand on en vient à la création audiovisuelle, le choix de son optique est primordial. C’est la garantie du look final de votre film. Il est bon de voir les opticiens se rapprocher du marché indépendant en leur offrant toujours plus de choix pour leur création. L’arrivée de véritables mastodontes comme Angénieux et Cooke est pour moi une véritable consécration de la prise de vue sur boîtier photo. Il existe bel et bien un marché dynamique, enthousiaste, demandeur, prêt à se s’approprier des looks mythiques et à les réinventer. En témoigne les dernières années qui a vu arriver de nouveaux acteurs comme Veydra, ou qui a vu le marché de l’occasion décoller : il y a une véritable recherche des créateurs au niveau optique. La caméra ne fait pas tout, loin de là, il s’agit d’une savante alchimie que chacun doit s’approprier

Comments

  • reply
    Harold
    27 octobre 2016

    Super intéressant, ça évitera de se coincer dans une certaine monture à cause de son boitier ! Mais bon,

Post a Comment