Les solutions audio pour votre Blackmagic (ou autre)
Lors du NAB 2012 Blackmagic avait présenté la première monture de sa Cinéma Camera. À l’époque, c’est un grand tournant sur le marché de la vidéo. Mais l’enthousiasme retombant les premières critiques arrivent. Bien entendu, ces avis sont purement subjectifs, et sont le reflet d’un type d’utilisation qui est propre à l’auteur. Aussi, si certains trouvent ce design de type « brique » très peu ergonomique, d’autres le trouvent au contraire parfaitement adapté à l’utilisation de rigs annexes, désormais incontournables. Une critique a pourtant fait (presque) l’unanimité : la présence de 2 jack de type 1/4″ pour toute connectique audio.
Du jamais vu sur quelque support video que ce soit. Pas du XLR qui est pourtant un standard des systèmes de captations audio professionnels. Pas du mini-jack 3,5mm qui équipe l’ensemble des boîtiers DSLR. On aurait pu penser qu’avec la sortie de la version 4K de la camera, l’erreur serait réparée, et que les prises seraient remplacées par une autre connectique. Rien n’y fait. Si Blackmagic tient tellement à garder des jack 1/4″, pourquoi alors ne pas opter pour ces prises qui combinent à la fois XLR et Jack?
Même si un de mes amis musiciens se réjouissait de pouvoir désormais enregistrer la bande original de son film directement depuis sa guitare, tout en filmant ; il va sans dire que le système audio de la caméra a besoin d’un petit coup de pouce. Après le NAB 2013, passage en revue des principales solutions du marché.
BMC366 – Juiced Link
Présenté au NAB 2013 et disponible dans les semaines qui viennent, le BMC366 est un pré-ampli assez similaire au RM333 du même constructeur. Conçu spécialement pour un usage avec la Blackmagic Cinema Camera, il possède 3 entrées XLR, compatible avec des alimentations Phantom 48V/12V ; et 3 sorties mini-jack 3,5mm dont 2 sont symétriques à relier aux entrées de la caméra, et 1 asymétrique à destination des enregistreurs audio externes, ou moniteurs audio. Les niveaux audio sont ajustables grâce à des potentiomètres situés à l’avant du boîtier. Cette solution offre le strict minimum en matière de transmission de signaux audio. On ne connait ni la disponibilité, ni le prix de ce boîtier, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est tout sauf élégant. L’absence de vu-mètres est handicapant et rend impossible (à moins d’acheter à nouveau un équipement tiers) tout enregistrement précis des niveaux.
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=aH6hAsshEuM&feature=player_embedded]
Le Tascam DR-60D
Tascam a très tôt réagit à l’expansion du marché vidéo indépendant en proposant des solutions adaptés aux vidéastes sur le terrain. Mais avec le DR-60D c’est une véritable solution complète qui s’offre à tous les utilisateurs de DSLR…et de la Blackmagic Cinema Camera. Le DR-60D est à la différence du BMC366, un enregistreur et non un préampli. Il est donc capable d’enregistrer jusqu’à 4 canaux Mono et 2 canaux stéréo en fichier 44,1 / 48 ou 96 kHZ à 16 ou 24 bit en WAF ou BWF (Broadcast Wave Format) sur carte SD ou SDHC. Le boîtier dispose de deux entrées XLR/Jack1,4″ et d’une entrée stéréo au format mini-jack 3,5mm. Les prises XLR permettent l’utilisation d’une alimentation phantom +48V, et le minijack dispose d’une préamplification de 10dBV à destination des DSLR nécessitant une préamplification. Le Tascam DR-60D dispose de même d’une entrée Camera et d’une sortie CAMERA toutes deux au format 3,5mm pour une synchronisation parfaite entre votre matériel et votre enregistreur. Et propose enfin de nouveau deux prises 3,5mm pour une sortie ligne et une sortie monitoring casque.
L’enregistreur propose un petit moniteur permettant de vérifier les niveaux audio, et de régler ceux-ci séparément (entrée 1, entrée 2 et entrée 3-4). L’enregistreur propose aussi une série de de filtres audio pour un résultat des plus précis.
Le Tascam DR-60D fonctionne à l’aide de 4 piles AA, et se fixe sur n’importe quel rig ou directement sur votre boîtier. Il est d’ores et déjà annoncé à un prix incroyable de 349$.
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=mLUxfp1kTDA&feature=player_embedded]
Beachtek DXA-BMD
À noter enfin que Beachteck qui propose depuis un moment déjà plusieurs solutions à destination des tournages sur Réflex, propose aussi une solution dédiée à la Blackmagic Cinema Camera. Il s’agit d’un bon compromis entre l’enregistreur Tascam et le préampli de Juiced Link. Doté seulement de deux entrées XLR à possibilité d’alimentation, il propose un petit écran pour contrôler à l’aide de vu-mètres les niveaux audio et de les régler en conséquence à l’aide de potentiomètres. Se fixant à la base de votre camera, ce préampli ne vous propose que l’essentiel pour un enregistrement de base et le design a été spécialement conçu pour libérer les ventilations du camescope. Il est d’ores et déjà disponible pour un prix de 300$. Il offre une solution simple et nettement moins encombrante que le Tascam.
Mais son concurrent ne coûte que 50$ de plus et offre une foule de possibilités en plus. Reste à savoir si dans votre utilisation, vous aurez réellement besoin de toutes ces fonctions, au risque de perdre en compacité. Car rappelez-vous qu’un appareil très performant ne donne de bons résultats qu’à celui qui sait s’en servir. Alors que nous ne connaissons pas le prix du BMC366, nous voilà avec deux offres à moins de 400$ à fixer sur notre Blackmagic. Le Tascam est une enregistreur performant, très complet, mais qui perd en compacité et dont on attend les premier tests pour évaluer les performances de synchronisation en utilisation avec la Blackmagic Cinema Camera. En revanche Beacktek offre une solution simple et élégante (ce qui n’est pas forcément le cas du BMC366 avouons-le) pour capturer de l’audio. Son hic? son prix un peu trop élevé pour les potentialités offertes face au Tascam. Et tel un serpent qui se mort la queue se pose encore la question de vos usages précis de tournage. Si certains pourront opter pour le Tascam pour une utilisation entre plusieurs caméras, d’autres, seulement équipés d’une Blackmagic et ayant des grands besoins de mobilité pourront opter pour la solution Beachtek. Encore une fois, évaluez vos besoins. Les solutions audio se multipliant, il est facile de se retrouver noyé dans des produits dont les constructeurs vantent à tour de bras les mérites. Dans votre budget d’indépendant, chaque centime compte et nécessite une projection à long terme. Faites donc preuve de clairvoyance dans vos projets et vous trouverez la solution à vos questions.
Pingback: ZOOM H6, l’enregistreur à micros interchangeables | Le Laboscope (by S.B.)